Le chant de la louve

Le chant de la louve m’inonde d’un drapé troublant

Il me caresse de sa joliesse d’âme et apaise les tambours de mon esprit

Larmes de flammes baignées de vagues de pluie

Le faste de son écho m’entoure de beauté pleine et fait vibrer les fêlures enluminées de mes saillances

Je me dépare de mon silence pour honorer le doux rêve qui s’annonce

Et laisse mes sens en effusion percer l’antre de sa blessure

Dévouée à me dire les bravoures qui se murmurent

Et empêchée de taire les frasques amères qui me rassurent.

Claire morgan

Le silence de l’oubli

A la lueur des douces espérances, la connivence des sages ensorcelle la langueur des allégories de la nuit.

Telle une étincelle de cendres, éclairant de nacre la grâce des sirènes endormies qui s’éveillent à l’aune de l’indulgence des fauves blancs.

Leurs courbes graciles s’élancent dans l’écume de l’offrande et s’effeuillent, langoureuses, dans les dérives de leur défiance.

A la montée de l’embellie lunaire, des voiles de pluie s’amoncellent dans les percées de leur naufrage, et s’évaporent, bercés par le silence de l’oubli.

Fêlures d’écume

Encerclée par l’emblème du courage, le ciel d’orage assouvit sa démesure et réitère sa demande à l’orfèvre du silence.

En effusion d’adage, il revendique son affliction au désordre

et implore, à l’emprise du sage, de recourir au charme des matins morts.

Sillage évanescent de rivage nocturne en rémission.

La fêlure de la lune a foi en sa floraison, immaculée d’écume dans les sonates du printemps.

À fleur d’émotions avides de message d’azur, la pluie des songes affectionne l’érosion des corps en mal d’aurore.

Brume des lunes

L’esprit des brumes se fond dans l’expiation des frasques inhabitées par les coeurs oubliées.

A la lumière des regrets, la pluie, emportée par le vent, les dénude pour essaimer ses oscillants reflets d’argent.

Et la lune, à peine éclose, s’éveille au crissement des rêves éthérés et colore, de ses halos blancs, l’or fauve de l’inconséquence des temps passés.

La pluie

Fruit des lunes je passe au travers de la pluie

La pluie qui dort et sèche tes larmes

La pluie qui mord et cri son râle

La pluie qui sort de toutes ses fanes

La pluie qui tord le cou à l’âme

La pluie …

La pluie qui roule au creux du vent

Et qui déroule les plis du temps

La pluie qui lave ses amertumes

Au fond des flammes taciturnes

La pluie qui puise dans le torrent

Ses rires et ses atermoiements

La pluie qui coule au fond de toi …

Et qui ne regarde que moi …

La pluie …

Le bleu et le noir

Le bleu s’égare dans les méandres de la joie

Et se joue de ne savoir que faire de ses éclats sans foi

Brillant de mille feux mais avachit dans l’oubli

Il crie sa belle perte de ne se voir grandit

Par l’étreinte vermeille …

Par la brise du vent …

Par l’emprise du noir … hagard

Il ne voit que se refléter les escarcelles de l’envie …

Trahie

Trahie de ne vouloir savoir qui de l’or ou de la pluie

Aura grâce aux yeux des tourbillons de la nuit.

Les fêlures du temps

La caresse des embruns chante pour l’aube qui s’étire en silence

Et laisse échapper des murmures tels des filaments de joie

Au firmament de la douceur des bruissements de vent

Dans l’eau qui danse suavement à l’orée du courant

Quelle est belle la magie de l’instant

Qui miroite dans le sillage de la brume endormie

Telle une symphonie altière adoubée par la pluie

Qui chemine patiemment dans les fêlures du temps.

La musique de l’aube

Réminiscence rare dans le silence de l’inaccompli

Embellie savoureuse de désir d’aisance

Sans errance, sans saillance, sans absence…

Juste le bruit de l’eau et l’habit du courage

Juste l’abri des mots et l’envie de mirage.

Je m’envole telle une lumière éprise de scintillance

Dans l’antre doré de la pluie de rosée

Qui fait briller la nuit et embellit tes yeux

Parés de beau présage à l’orée de l’oubli

L’oubli du temps qui passe et qui danse la musique des non dits.

………………. Natacha Bensimon ……………..

Le chant du jour qui dort

La musique du silence berce mes espérances

Dans les plis de la nuit elle chante ses louanges, au vent

Qui gronde son chagrin

Et ne se dépare de rien de tout ce qui l’habite

Dans les errements du vide

Lointain

Comme une mélopée soufflée au creux du lendemain

Incertain

Comme une rêverie sublime qui chercherait l’abîme

Des cimes

Décimée de trop aimer le cri

Des dévotions vaines

Empourprées par la lune qui brille

Pleine

D’envie et de chemin …

C’est le chant du jour qui dort.

… Natacha Bensimon…

L’embellie de l’oubli

Je suis l’embellie de l’oubli qui m’appelle, m’interpelle par mégarde, au hazard de la nuit qui blêmit

Je me sens telle une elfe au détours des abymes qui défend ses emblèmes à coup d’ombre et de peine

Mais la nuit ce matin m’a soufflé le refrain des palabres sans palabre de la mort qui m’endort

Mais la nuit ce matin m’a soufflé le refrain de la pluie qui m’embrasse dans le ciel qui m’inonde

Ah que la faille est belle quand elle est endolorie par les lueurs du jour …

Ah que la rose est vaine quand elle se dépare de ses terribles atours.

……………… Natacha bensimon …………..